Reste qu’on le découvre vraiment deux ans plus tard à la sortie de « Je te tuerai un jeudi », confectionné avec l’agilité d’un diablotin, davantage rock et dont on a toujours pas réussi à se lasser. Entre excellent accueil critique, plusieurs récompenses dans son escarcelle comme celle du coup de cœur Charles Cros, le prix Moustaki, des entrées en playlist sur France Inter et FIP, tous les voyants sont au vert. Sauf que sa structure vole en éclats et le ralentit dans sa marche en avant. Mais Askehoug, qui a plus d’un tour dans son sac, rebondit en s’acoquinant avec deux nouveaux musiciens. Les retours élogieux en provenance de la scène finissent par conforter cette nouvelle échappée salvatrice. Avant de livrer le troisième chapitre discographique, il passe par la case Avignon. Durant un mois et sous l’égide d’un projet collectif de l’Adami, il se produit dans le cadre du off. Un écrin parfait pour rôder les chansons de « French Kiss ». Si on y retrouve un Askehoug mature et racé dans sa pratique et ses enthousiasmes, cette nouvelle prise en main s’accompagne d’une remise en perspective. Le chanteur à la silhouette dégingandée assume totalement la simplification et le resserrement de son esthétique.
Des morceaux aigre-doux qui possèdent un vocabulaire musical suffisamment riche pour ne jamais tendre vers la lassitude. De la chanson buissonnière, ouverte à tous les vents, emballante et éclectique. Ce fan de John Barry et Bashung puise son inspiration dans l’acuité du monde contemporain. Un monde vu de biais, sédentaire et voyageur, intime et extime, amoureux et belliqueux. Le disque, réalisé par son bassiste Michel-Ange Merino, s’ouvre par une (fausse) interview à l’ironie mordante.
Peut-être lui manque-t-il juste un physique à la Georges Clooney, une gueule d’amour à la Ryan Gosling pour que les filles s’évanouissent. Rien de grave puisque il est le fils caché de Jean Rochefort. Et puis on se dit qu’un garçon qui a fait un mémoire sur David Lynch et son film Lost Highway ne peut qu’être fréquentable. C’était au cours de ses années d’études aux Arts déco à Paris où il a été diplômé en installations vidéos. Là-bas, il se fond dans le groupe de l’école. Cela lui permet de faire ses classes, de s’ouvrir d’autres horizons au sein de formations arty ou punk. On le retrouve par la suite en qualité de bassiste aux côtés notamment de Stupeflip ou Louis Chedid. Passage également par la musique de film via le long-métrage « L’âge d’homme… maintenant ou jamais » (avec Romain Duris ). Expériences enrichissantes qui vont finir par le convaincre d’endosser lui-même les habits de chanteur. Le déclic surgit un soir de Stade de France où il accompagne un chanteur de variété en première partie de Johnny Hallyday. Une marée humaine devant lui. Il n’a pourtant pas le trac.
Askehoug se place ainsi aux avants-postes. Délivre sa première carte de visite en 2009 avec « Smart & Piggy », disque auto-produit, foutraque et aux effluves jazzy. Une sorte de soupape libératrice. Il brasse des humeurs inconfortables, des arrangements mouvants et des mélodies avenantes. Askehoug se projette avec un égal bonheur du côté du réalisme onirique (Nuage), d’un échange verbal théâtral (Didascalie), de la volupté érotique équestre (Bijou), du rejet de cette société comptable (Mathématiques), de l’affrontement du couple (La dispute et son ultime phrase couperet « Alors amour de ma vie/Tu ne seras jamais… mon amie »), de la détestation aiguë de la belle-mère (Marguerite). Il livre aussi une vision écologique féroce et carnassière (La guerre des animaux) et marche dans les mots de Pierre-Dominique Burgaud dans un titre initialement destiné à la chanteuse Dani (Bonjour la solitude). Des chansons qui feignent la naïveté pour inscrire dans la longueur leur solitude érudition. Et ériger définitivement Askehoug comme un ami fidèle et précieux.
Patrice Demailly
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